
Le géant chinois des batteries CATL, introduit en Bourse mardi à Hong Kong, incarne une réussite portée par un fondateur audacieux et ambitieux, dans un contexte de rivalités technologiques et géopolitiques entre grandes puissances.
Déjà coté sur la place financière de Shenzhen, le groupe CATL a levé plus de 4,6 milliards de dollars lors de son entrée à la Bourse de Hong Kong mardi. Il s’agit de la plus importante introduction en Bourse au monde depuis le début de l’année.
Les batteries CATL comptent parmi les plus rapides au monde en matière de recharge, un enjeu central dans le secteur des véhicules électriques. Sa batterie Shenxing de deuxième génération, dévoilée cette année, permettrait de parcourir 520 kilomètres après seulement cinq minutes de charge, y compris à très basse température, selon le groupe. C’est 30 % de plus que la plateforme Super-e de son principal concurrent BYD, qui revendique environ 400 kilomètres pour la même durée de charge.
Ses batteries bon marché et ultra-rapides ont également soutenu l’essor fulgurant du marché chinois des véhicules électriques, désormais le plus grand au monde.
"Roi des batteries"
Mais CATL est désormais prise dans la rivalité technologique sino-américaine. Washington et Pékin se disputent la maîtrise des technologies critiques telles que les batteries, les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle.
"Prospérer sous pression"
Les fonds levés à Hong Kong pourraient servir à accélérer l’expansion internationale du groupe, notamment en Europe. CATL construit actuellement sa deuxième usine sur le continent, en Hongrie, après l’ouverture d’un premier site en Allemagne en janvier 2023.
CATL anticipe également les prochaines générations de batteries. Le mois dernier, elle a dévoilé une batterie au sodium, présentée comme une alternative moins coûteuse et plus sûre aux batteries lithium-ion, qui peuvent s’enflammer en cas de dommage.