
Le journaliste et écrivain Pierre Jovanovic dénonce une tentative de censure après la perquisition de son domicile et de sa maison d’édition à Paris par une soixantaine de policiers, gendarmes et pompiers, dans la nuit du vendredi au samedi. Absent au moment de l’intervention, il affirme que les forces de l’ordre ont invoqué une procédure d’internement psychiatrique sans jamais chercher à l’interner par la suite, ce qui rend la légalité de l’opération douteuse. Selon lui, cette action visait à empêcher la publication de son prochain livre, qui critique le système financier mondial et recommande aux Français d’épargner en or, une stratégie qu’il estime incompatible avec les intérêts des banques. Jovanovic accuse le gouvernement Macron de faire taire les voix dissidentes et dénonce un recul des libertés en France et en Europe, où les processus démocratiques sont de plus en plus manipulés.
Ces mots forts illustrent la stupeur de Pierre Jovanovic face à la perquisition menée par la police française dans ses locaux professionnels.
Contacté, Jovanovic a partagé son point de vue sur l’état de la liberté de la presse en France.
Figure marginalisée des grands médias, il s’est imposé dans les circuits alternatifs par ses analyses critiques. Il relate que l’intervention policière s’est déroulée alors qu’il s’apprêtait à publier un ouvrage consacré aux conséquences de la crise financière de 2008:

Jovanovic absent au moment de l’opération
Les forces de l’ordre ont déclenché une opération massive dans la nuit du vendredi au samedi, mobilisant près de 60 agents. Toutefois, Pierre Jovanovic n’était pas présent à son domicile lors de leur arrivée. En son absence, les policiers ont forcé l’entrée non seulement de son appartement, mais aussi des locaux de sa maison d’édition, située rue de Naples à Paris.
Cette séquence soulève de sérieuses interrogations sur la légalité de la procédure utilisée. En France, une hospitalisation d’office ne peut être décidée qu’en cas de danger avéré pour la personne ou pour autrui. Pourtant, après l’échec de leur tentative, les forces de l’ordre n’ont entrepris aucune autre démarche pour tenter de faire interner Jovanovic, ce qui laisse penser que le dispositif psychiatrique invoqué n’était qu’un prétexte pour justifier la perquisition.

Effectivement, il est difficilement concevable que la mesure d'internement d'urgence donne lieu à des fouilles allant jusqu'aux caves du voisin.
Un livre qui dérange les intérêts du pouvoir
Selon l’auteur, c’est bien son prochain livre qui est dans le viseur du gouvernement. Joint ce mardi matin, Pierre Jovanovic affirme que le contenu de l’ouvrage mettrait en lumière des pratiques financières opaques et contraires à l’intérêt général.
Il précise que son analyse dérange les milieux bancaires autant que les sphères politiques proches de l’Élysée.
Classé à "l'extrême-droite" pour être marginalisé
Curieusement, aucun membre de l’extrême droite n’a jamais subi ce type de perquisition ou de tentative d’internement.
En effet, l'extrême-droite française, malgré son apparente opposition au macronisme, soutient Israël et a calqué son agenda politique sur celui de Bruxelles.
Or, Jovanovic défend notamment un rapprochement stratégique avec la Türkiye et dénonce publiquement le génocide en cours à Gaza. Deux positions peu communes dans les cercles politiques qualifiés d’extrême droite, et qui pourraient également expliquer les pressions dont il fait l’objet.
Devant cette alliance controversée entre les extrême-droite européennes et israéliennes, on notera que, paradoxalement, le gouvernement Macron semble ne pas réagir. Aucune perquisition n'a été menée chez les franco-israéliens partis commettre des crimes de guerre à Gaza. Pas plus que chez les membres de l'extrême-droite française appelant ouvertement à la guerre civile.
Une démocratie à géométrie variable ?
Pour Pierre Jovanovic, cette affaire illustre le recul préoccupant des libertés fondamentales en France et plus largement en Europe. Cette affaire illustre comment la démocratie, en Europe mais plus particulièrement en France, se vide progressivement de sa substance. Les gouvernements désignent les bons et les mauvais citoyens, et on fait rejouer les élections quand les résultats ne conviennent pas, comme en Géorgie et plus récemment en Roumanie.
En Géorgie, les autorités ont récemment été poussées à revenir sur une législation qualifiée de "loi russe" sous la pression de l’Union européenne, malgré une adoption par le parlement élu. De même, en Roumanie, des scrutins locaux ont fait l’objet de contestations à répétition et de recomptages sous influence politique, lorsque les résultats semblaient défavorables à certaines forces pro-européennes.
C'est très manifestement une dérive autoritaire croissante au sein des institutions européennes.
Ce deux poids deux mesures rend totalement incohérentes les leçons de démocratie adressées à d’autres pays comme l’Algérie ou la Türkiye, qui sont régulièrement pointés du doigt pour leur fonctionnement institutionnel par la France.