Autriche: accusé de faux témoignage, l'ex-chancelier Kurz relaxé en appel

18:0426/05/2025, Pazartesi
AFP
L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz est vu dans la salle d'audience avant l'audition de son appel contre sa condamnation pour faux témoignage, le 26 mai 2025 à Vienne, en Autriche.
Crédit Photo : JOE KLAMAR / AFP
L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz est vu dans la salle d'audience avant l'audition de son appel contre sa condamnation pour faux témoignage, le 26 mai 2025 à Vienne, en Autriche.

L'ancien chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a été relaxé lundi par la Cour d'appel de Vienne devant laquelle il contestait sa condamnation à huit mois de prison avec sursis pour faux témoignage devant une commission parlementaire.

"La relaxe est intervenue car l'élément objectif du délit de faux témoignage n'était pas rempli",
M. Kurz ayant
"répondu à la question des députés correctement et complètement"
, a expliqué le tribunal.

"Dans sa réponse, aucun fait important n'a été caché",
a-t-il ajouté dans un communiqué publié après la décision.

Sebastian Kurz, ex-prodige de la politique autrichienne ayant accédé au pouvoir à 31 ans en 2017 avant de démissionner en 2021, avait été reconnu coupable l'an dernier d'avoir menti devant des députés sur son rôle dans la nomination d'un proche à la tête d'une société publique.

S'il affirmait n'avoir eu aucun rôle décisionnaire, la justice avait estimé en première instance avoir la preuve du contraire. Sa condamnation était une première en Autriche pour un ancien chancelier depuis plus de 30 ans.


Désormais retiré de la politique, il avait rejeté les conclusions du tribunal, accusant la justice de partialité, ce qu'a nié la chambre lundi, disant n'avoir constaté aucun
"préjugé"
du premier magistrat.

"Je n'avais absolument pas l'intention de faire une fausse déclaration"
, s'est défendu lundi à la barre l'ex-chancelier, âgé aujourd'hui de 38 ans, avant d'exprimer son soulagement.

Disant avoir été confronté à des accusations durant des années, il s'est félicité que
"tout ça se soit écroulé tout seul".

"Les mains libres"


Selon son avocat Otto Dietrich, la justice n'avait pas en première instance
"correctement examiné des éléments essentiels".

Une peine de prison avec sursis de six mois a en revanche été confirmée à l'encontre de son ancien chef de cabinet Bernhard Bonelli. Il était également poursuivi pour faux témoignage.


Le jugement est définitif.


"Il s'est avéré, après une très longue procédure, que les accusations étaient injustifiées. Je me réjouis pour Sebastian Kurz"
, a réagi le chancelier Christian Stocker, qui appartient à la même famille politique.

Sebastian Kurz pourrait s'appuyer sur cette relaxe pour préparer
"un éventuel retour dans le futur"
, a estimé auprès de l'AFP le politologue Thomas Hofer. Il a
"les mains libres"
et ressort
"moralement blanchi"
jusqu'à nouvel ordre du tribunal.

L'ancien chef du gouvernement n'en a cependant pas fini avec la justice.


Cercles proches de Trump


Dans une autre enquête du parquet, toujours en cours, il est soupçonné d'avoir détourné des fonds publics pour commander des enquêtes d'opinions truquées et s'assurer une couverture médiatique favorable dans des tabloïds.


Ces affaires découlent du scandale de "l'Ibizagate" qui avait secoué l'Autriche en 2019.


Une vidéo réalisée en caméra cachée sur l'île espagnole d'Ibiza à l'occasion de vacances de responsables autrichiens avait révélé des pratiques potentiellement douteuses dans la classe politique.


Des révélations qui avaient conduit Sebastian Kurz à la démission à l'automne 2021.

Il a depuis rejoint le secteur privé, et collabore avec des cercles proches du président américain Donald Trump.

En 2023, il a aussi lancé une entreprise de cybersécurité avec l'ancien chef du groupe israélien NSO, qui fabrique le logiciel espion Pegasus.


Il continue de prendre parfois publiquement position sur des sujets politiques.


En 2017, il était devenu à 31 ans le plus jeune dirigeant élu de la planète.


A lire également:





#Autriche
#procès
#politique
#corruption
#Sebastian Kurz
#Donald Trump
OSZAR »